12sept.2009
Mieux qu'EDVIGE & Co, le fichier britannique des présumés coupables
Depuis quelques années, la multiplication de fichiers cause l'inquiétude des des mouvements militant pour les libertés publiques. On se demande bien pourquoi. Que pourrait-on craindre de fichiers désignés par de sympathiques prénoms (ELOI, EDVIGE, CHRISTINA) ?
Ils ont tort, et la CNIL avec eux, de froncer les sourcils face à ces peccadilles. Le Royaume Uni en apporte aujourd'hui la preuve.
A partir du 12 octobre prochain, les personnes encadrant à un titre ou à un autre les enfants, mais aussi les personnes âgées, devront être fichées agrées à la suite d'une enquête sur leurs antécédents judiciaires, mais aussi leurs habitudes, leur entourage et leurs opinions.
Comme il n'y a pas de petit profit, les personnes concernées devront pour cela débourser la somme de 64£ (73€) auprès de l’Independent Safeguarding Authority (ISA), l'organisme responsable du fichage de l'agrément.
Les réfractaires encourront jusqu’à 5 000 £ (5721€) d’amendes. Quant aux personnes dont on s'apercevrait qu'elles ne respectent pas l'interdiction qui pèse sur elles d’entrer en contact avec des enfants, elles pourraient être condamnées à 5 ans de prison.
Si on considère que vous êtes susceptible (sur des critères qui laissent souvent songeur) d'être dangereux pour les enfants ou pour les personnes vulnérables, tous les emplois vous mettant en contact avec eux vous sont donc fermés.
Les Britanniques ont peut-être trouvé le moyen de mettre en place le "monde merveilleux" décrit dans Minority report.
On est en droit de frissonner.